Indice du salaire mensuel de base en hausse de 0,3% au T3 2025

Introduction : Une progression salariale modérée sous surveillance
Le troisième trimestre 2025 vient d’apporter son lot de chiffres sur l’évolution des salaires en France : l’indice du salaire mensuel de base (SMB) pour l’ensemble des salariés a progressé de 0,3 % dans les entreprises de dix salariés ou plus. Cette hausse, bien que positive, reste particulièrement modérée dans un contexte où l’inflation continue d’éroder le pouvoir d’achat des ménages.
Pourquoi cette évolution du SMB est-elle si scrutée ? Parce qu’elle agit comme un baromètre de la dynamique économique du pays, du moral des entreprises… et, surtout, de la capacité des Français à faire face à la hausse des prix. Les attentes étaient élevées, tant du côté des salariés que des observateurs économiques : la réalité, elle, est plus nuancée.
Dans cet article, nous allons décrypter les causes, les conséquences et les perspectives de cette évolution du salaire de base, en croisant données officielles, analyses économiques et tendances à surveiller pour les prochains mois.
Retour sur les chiffres : une hausse du SMB en demi-teinte
Le troisième trimestre 2025 confirme une tendance déjà observée lors des périodes précédentes : le salaire mensuel de base progresse à un rythme ralenti, avec une hausse de seulement 0,3 %. Ce chiffre concerne les salariés du secteur privé travaillant dans des entreprises de dix personnes ou plus, et il exclut les primes, heures supplémentaires et autres éléments variables de rémunération. Le SMB se distingue donc comme un indicateur « pur » de l’évolution salariale, hors effets conjoncturels ou exceptionnels.
Pour mémoire, au deuxième trimestre 2025, la progression du SMB était de 0,5 % selon la DARES, tandis que sur un an, l’augmentation atteignait 2,1 %. Cette décélération au troisième trimestre interpelle, d’autant plus que le contexte inflationniste reste prégnant sur l’économie française.
Un contexte macroéconomique contraignant
La hausse du SMB de 0,3 % doit être mise en perspective avec une inflation qui, même en léger ralentissement, continue de peser sur le budget des ménages. Selon l’INSEE et la Banque de France, la variation annuelle des prix à la consommation demeure proche de 1 % à mi-2025, soit un rythme supérieur à la progression du SMB sur le trimestre.
Les données sectorielles montrent également des disparités : au deuxième trimestre 2025, la hausse du SMB variait de 0,6 % dans l’industrie à 0,4 % dans la construction, en passant par 0,5 % dans le tertiaire. Au troisième trimestre, la dynamique s’est globalement essoufflée, confirmant une tendance à la stagnation.
Pouvoir d’achat : une amélioration timide, des attentes déçues
Le premier impact concret de la progression du SMB concerne le pouvoir d’achat des salariés. Avec une augmentation de 0,3 % sur le trimestre, la hausse du salaire de base permet une légère amélioration en euros constants, mais elle reste insuffisante pour compenser totalement la montée des prix.
Pourquoi cette hausse modeste ?
Plusieurs facteurs expliquent la timidité de cette évolution :
Un sentiment de stagnation chez les salariés
Pour de nombreux Français, cette progression du salaire de base reste en deçà des attentes. Selon les dernières enquêtes d’opinion, près d’un salarié sur deux estime que son pouvoir d’achat a reculé depuis le début de l’année. Les dépenses contraintes (logement, énergie, alimentation) continuent de représenter une part croissante du budget, et la moindre marge de manœuvre sur les salaires pèse sur la consommation.
Analyse sectorielle : des disparités persistantes
L’évolution du SMB ne se fait pas de façon uniforme dans toute l’économie. Certaines branches résistent mieux que d’autres à la morosité ambiante.
Industrie : légère avance, mais essoufflement perceptible
Si l’industrie avait bénéficié d’une progression de 0,6 % au deuxième trimestre, le troisième trimestre marque un net ralentissement. Cette évolution s’explique notamment par :
Tertiaire : croissance contenue, pression sur les bas salaires
Dans le secteur tertiaire, la hausse du SMB s’est limitée à 0,5 % au deuxième trimestre et ralentit à 0,3 % au troisième. Les services à la personne, le commerce et l’hôtellerie-restauration sont particulièrement concernés par :
Construction : stagnation malgré la tension sur l’emploi
La construction reste l’un des secteurs où la progression du SMB est la plus faible (0,4 % au deuxième trimestre, stagnation au troisième). Malgré la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les entreprises du secteur peinent à répercuter la hausse de leurs coûts sur les prix de vente, ce qui bride les salaires.
Les anticipations et perspectives pour la fin 2025
Les chefs d’entreprise interrogés par la Banque de France anticipent, pour les douze prochains mois, une croissance médiane des salaires de base de 2 % à l’échelle nationale, un niveau stable depuis quatre trimestres. Cette prévision traduit une certaine prudence des employeurs, qui s’attendent à un environnement économique peu porteur, mais sans chute brutale de l’activité.
Les facteurs à surveiller
Les attentes sociales et politiques
Le débat public autour du pouvoir d’achat reste vif. Les syndicats réclament une revalorisation plus franche, arguant que la progression actuelle ne permet pas de compenser la hausse des prix des biens essentiels. Le gouvernement, pour sa part, mise sur des mesures ciblées (prime de pouvoir d’achat, soutien aux bas salaires) mais se heurte à la contrainte budgétaire.
Impact sur les entreprises et les marchés
La hausse modérée du SMB au troisième trimestre a des répercussions directes sur la stratégie des entreprises et le moral des investisseurs.
Entreprises : arbitrages serrés entre compétitivité et attractivité
Pour les entreprises, la période est à la prudence. Si la maîtrise de la masse salariale reste un impératif pour préserver la compétitivité, la nécessité d’attirer et de fidéliser les talents impose de ne pas trop rogner sur les revalorisations. Cette tension est particulièrement marquée dans les secteurs en tension, comme la tech ou la santé, où la guerre des talents fait rage.
Marchés financiers : une réaction mesurée
Sur les marchés actions, la relative stagnation des salaires de base est perçue, à court terme, comme un facteur de stabilité pour les marges des sociétés cotées, notamment dans les secteurs à faible valeur ajoutée. Cependant, le principal risque à moyen terme réside dans une éventuelle contraction de la consommation intérieure, si le pouvoir d’achat venait à continuer de s’éroder.
Les investisseurs restent donc attentifs aux prochaines annonces de résultats d’entreprises, en particulier dans la grande distribution, l’automobile et le secteur des services, qui sont sensibles à la dynamique du revenu des ménages.
Le rôle des institutions et des acteurs sociaux
La publication de l’indice SMB est suivie de près par l’ensemble des acteurs du dialogue social : syndicats, patronat et pouvoirs publics.
Syndicats et revendications salariales
Pour les organisations syndicales, cette hausse de 0,3 % du SMB au troisième trimestre est jugée insuffisante. Elles pointent le décalage entre la progression des salaires et celle des prix, et réclament des mesures plus ambitieuses :
Patronat : entre contraintes économiques et attractivité
Les représentants des employeurs mettent en avant la nécessité de préserver la compétitivité des entreprises françaises face à la concurrence internationale. Ils estiment que la hausse du SMB doit rester compatible avec la productivité et la santé financière des sociétés, tout en reconnaissant l’enjeu de l’attractivité pour les jeunes talents.
Rôle de l’État et mesures d’accompagnement
Le gouvernement, par la voix du ministère du Travail, rappelle son engagement à soutenir le pouvoir d’achat via :
Quelles tendances pour 2026 ? Scénarios et recommandations
À l’approche de 2026, plusieurs scénarios se dessinent pour l’évolution du SMB et du pouvoir d’achat :
Scénario central : poursuite d’une hausse contenue
Si la croissance reste modérée et l’inflation sous contrôle, la dynamique actuelle – une hausse du SMB autour de 2 % sur un an – pourrait se maintenir. Ce scénario suppose une stabilisation de l’environnement international et l’absence de choc majeur sur les matières premières ou l’énergie.
Scénario optimiste : reprise de la croissance et accélération salariale
Une reprise plus franche de l’activité économique, portée par l’innovation ou l’export, pourrait permettre aux entreprises d’augmenter plus significativement les salaires. Ceci passerait toutefois par une amélioration rapide de la productivité et un regain de confiance des ménages.
Scénario pessimiste : rechute de l’économie et stagnation salariale
En cas de rechute de l’économie mondiale ou de nouvelle crise (sanitaire, géopolitique…), les entreprises pourraient être contraintes à geler les salaires, voire à revoir à la baisse certains avantages. L’enjeu serait alors d’éviter une spirale de baisse du pouvoir d’achat et de la consommation.
Conseils aux salariés et aux entreprises
Pour les salariés, il demeure essentiel de bien s’informer sur les évolutions de branche et de participer activement aux négociations collectives. Pour les entreprises, anticiper les attentes des collaborateurs et investir dans la formation et la montée en compétence permettront de rester attractif, même dans un contexte de progression salariale limitée.
Conclusion : un indicateur à suivre de près pour le pouvoir d’achat
La hausse de 0,3 % de l’indice du salaire mensuel de base au troisième trimestre 2025, si elle marque une légère amélioration du pouvoir d’achat, apparaît insuffisante pour répondre aux attentes sociales et économiques du moment. L’écart persistant avec l’inflation laisse planer le risque d’une stagnation, voire d’une érosion du niveau de vie des ménages français.
Cette évolution modérée appelle à une vigilance accrue de la part des pouvoirs publics, des partenaires sociaux et des entreprises, qui devront conjuguer prudence, attractivité et capacité d’adaptation dans un environnement incertain. Pour les mois à venir, l’attention se portera sur les prochaines négociations salariales, la trajectoire de l’inflation et la capacité de l’économie française à renouer avec une croissance plus inclusive.
La question du pouvoir d’achat, loin d’être réglée, restera au cœur des débats économiques et sociaux de la fin 2025 et du début 2026. Les salariés comme les entreprises devront s’adapter à cette nouvelle donne, entre prudence, exigence et recherche d’équilibre.
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❓ FAQ - Questions Fréquentes
1. Qu’est-ce que l’indice du salaire mensuel de base (SMB) et à quoi sert-il ?
Le salaire mensuel de base (SMB) est un indicateur qui mesure l’évolution du salaire de base des salariés du secteur privé travaillant dans des entreprises de dix salariés ou plus. Il s’agit d’un indicateur « pur » car il exclut les éléments variables de rémunération comme les primes, les heures supplémentaires ou les bonus exceptionnels. En se concentrant uniquement sur le salaire de base, le SMB permet de suivre la tendance salariale sous-jacente, sans effets conjoncturels. Il est scruté par les économistes, les entreprises et les salariés car il sert de baromètre de la dynamique économique, du moral des employeurs et, surtout, de la capacité des ménages à faire face à la hausse des prix. Son évolution donne des indications sur le pouvoir d’achat et sur les marges de manœuvre des entreprises, ainsi que sur l’orientation probable des prochaines négociations salariales.
2. Que révèle la hausse de 0,3 % du SMB au T3 2025 ?
Au troisième trimestre 2025, le SMB progresse de 0,3 %, confirmant un ralentissement par rapport au deuxième trimestre (+0,5 %) et à la hausse sur un an (+2,1 %). Cette progression modérée signale une dynamique salariale en demi-teinte, dans un contexte où l’inflation, bien qu’en léger reflux, reste proche de 1 % à mi-2025. Concrètement, cela suggère une amélioration très limitée du pouvoir d’achat, insuffisante pour répondre aux attentes des salariés. Cette décélération s’inscrit dans un environnement économique prudent, marqué par des incertitudes internationales et une croissance molle. Elle alimente un sentiment de stagnation et place les prochaines négociations salariales sous haute surveillance. Pour les entreprises, elle traduit des arbitrages serrés entre maîtrise des coûts et attractivité, et pour les observateurs, un signal d’essoufflement de la dynamique salariale à court terme.
3. SMB, SMIC et primes : quelles différences ?
Le SMB est un indice qui suit l’évolution du salaire de base dans les entreprises de dix salariés ou plus. Il exclut les éléments variables de rémunération (primes, heures supplémentaires, bonus), afin de refléter la tendance salariale sous-jacente. Le SMIC, lui, est le salaire minimum légal. Dans le débat social évoqué, les syndicats réclament une revalorisation du SMIC pour entraîner l’ensemble des grilles salariales vers le haut. Les primes et autres compléments de rémunération ne sont pas pris en compte dans le SMB ; leur évolution n’influence donc pas cet indice. Autrement dit, une hausse de primes ponctuelles ne se traduira pas par une hausse du SMB, alors qu’une revalorisation du salaire de base, elle, s’y reflète directement. Cette distinction est essentielle pour bien interpréter les chiffres et comprendre ce que l’indice dit – ou ne dit pas – de la rémunération totale.
4. L’inflation érode-t-elle la hausse du salaire de base ?
Oui, en partie. L’inflation demeure proche de 1 % à mi-2025 selon l’INSEE et la Banque de France, alors que le SMB n’augmente que de 0,3 % au troisième trimestre. Résultat, le gain de pouvoir d’achat est au mieux timide et hétérogène selon les situations. L’article souligne que, malgré cette légère progression, de nombreux salariés jugent leur pouvoir d’achat en recul depuis le début de l’année. Les dépenses contraintes (logement, énergie, alimentation) prennent une place croissante dans le budget des ménages, réduisant l’impact positif d’une hausse de base trop limitée. En pratique, la combinaison d’une inflation encore présente et d’une progression salariale ralentie entretient un sentiment de stagnation et pèse sur la consommation. Ce décalage entre prix et salaires explique la pression mise sur les prochaines négociations et sur les demandes de revalorisation plus franches.
5. Pourquoi la progression du SMB est-elle jugée modeste au T3 2025 ?
Quatre facteurs principaux sont mis en avant. D’abord, la pression de l’inflation : même en ralentissement, elle reste supérieure à la progression trimestrielle du SMB, réduisant le gain réel pour les salariés. Ensuite, un contexte économique global peu porteur, avec des incertitudes internationales qui incitent les entreprises à la prudence salariale. Troisièmement, le marché du travail : le taux de chômage est stable, sans tensions fortes susceptibles de pousser significativement les salaires à la hausse. Enfin, les négociations annuelles obligatoires (NAO) menées au printemps 2025 n’ont pas suffi à dynamiser l’indice. Ensemble, ces éléments expliquent la décélération observée au troisième trimestre, malgré des attentes élevées. Ils traduisent aussi des arbitrages serrés côté entreprises, entre préservation des marges et nécessité de rester attractives pour les talents.
6. Quels secteurs résistent le mieux et lesquels ralentissent le plus ?
Les disparités sectorielles demeurent. Au deuxième trimestre 2025, la hausse du SMB allait de 0,6 % dans l’industrie à 0,5 % dans le tertiaire et 0,4 % dans la construction. Au troisième trimestre, la dynamique s’essouffle globalement. Dans l’industrie, l’avance observée se réduit, sous l’effet de la hausse des coûts de production (matières premières, énergie) qui rognet les marges, et d’une demande internationale atone, notamment en Asie et aux États-Unis. Le tertiaire ralentit à 0,3 %, avec des segments comme les services à la personne, le commerce ou l’hôtellerie-restauration pénalisés par des marges faibles et une concurrence accrue (particulièrement dans le commerce de détail et la livraison). La construction, déjà peu dynamique (0,4 % au T2), stagne au T3 : malgré une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les entreprises peinent à répercuter leurs coûts dans les prix de vente, ce qui bride les revalorisations.
7. Quel est l’impact concret sur le pouvoir d’achat et la consommation ?
L’impact est une amélioration timide en euros constants, insuffisante pour compenser pleinement la hausse des prix. De nombreux salariés perçoivent un recul de leur pouvoir d’achat depuis le début de l’année, ce que l’article relie à la progression modérée du salaire de base et au poids croissant des dépenses contraintes (logement, énergie, alimentation). À court terme, cette configuration limite la capacité des ménages à augmenter leur consommation. Pour l’économie, le principal risque à moyen terme est une contraction de la demande intérieure si l’érosion du pouvoir d’achat se prolonge. Cette fragilité potentielle place la dynamique salariale et la trajectoire de l’inflation au cœur des enjeux des prochains mois, avec des effets attendus sur des secteurs sensibles au revenu des ménages comme la grande distribution, l’automobile et les services.
8. Qu’anticipent les entreprises pour les salaires d’ici fin 2025 ?
Selon les chefs d’entreprise interrogés par la Banque de France, la croissance médiane des salaires de base attendue sur les douze prochains mois est de 2 % à l’échelle nationale, un niveau stable depuis quatre trimestres. Cette projection reflète une prudence persistante : les employeurs s’attendent à un environnement économique peu porteur, mais sans chute brutale de l’activité. Autrement dit, pas d’accélération salariale franche en vue à ce stade, ni de retournement marqué. Cette attente s’inscrit dans le contexte de marges sous pression dans plusieurs secteurs et d’une inflation qui, bien qu’en modération, continue de peser sur la perception du pouvoir d’achat. Elle souligne l’importance des prochaines négociations collectives et des arbitrages internes des entreprises entre compétitivité, fidélisation des talents et nécessité d’ajuster les rémunérations.
9. Quels facteurs clés faut-il surveiller dans les prochains mois ?
Quatre leviers principaux sont à suivre. 1) L’inflation : une reprise des prix accentuerait la pression sur les salaires et ferait des négociations collectives un enjeu central. 2) Le marché du travail : une amélioration de l’emploi, notamment dans les secteurs en tension, pourrait relancer la dynamique salariale. 3) La politique monétaire : les décisions de la Banque centrale européenne sur les taux d’intérêt influenceront le coût du crédit et l’investissement, avec des effets indirects sur l’emploi et les salaires. 4) La conjoncture internationale : la santé économique des partenaires de la France (zone euro, États-Unis, Chine) conditionnera la demande adressée aux entreprises exportatrices et leur capacité à revaloriser les salaires. L’articulation de ces facteurs déterminera l’issue des négociations et l’évolution du pouvoir d’achat.
10. Quelles sont les positions des syndicats, du patronat et du gouvernement ?
Les syndicats jugent la hausse de 0,3 % insuffisante et réclament des revalorisations plus franches, notamment via une hausse du SMIC (salaire minimum) et un élargissement des négociations collectives à des critères sociaux et environnementaux. Le patronat met l’accent sur la nécessité de préserver la compétitivité face à la concurrence internationale, plaidant pour des augmentations compatibles avec la productivité et la santé financière des entreprises, tout en reconnaissant l’enjeu d’attractivité des talents. L’État affirme soutenir le pouvoir d’achat par des mesures ciblées : exonérations de charges sur les bas salaires, maintien de dispositifs d’aide aux secteurs fragilisés et suivi renforcé des négociations de branche, notamment dans les secteurs en tension. Ce triptyque reflète un équilibre délicat entre prudence budgétaire, exigences sociales et contraintes économiques.
11. Quel impact pour les entreprises et pour les marchés financiers ?
Pour les entreprises, la période impose des arbitrages serrés entre maîtrise de la masse salariale pour préserver la compétitivité et nécessité d’attirer/fidéliser les talents, particulièrement dans les secteurs en tension comme la tech ou la santé. Côté marchés, la stagnation relative des salaires de base est perçue à court terme comme un facteur de stabilité des marges, notamment dans les secteurs à faible valeur ajoutée. Le principal risque à moyen terme est cependant une contraction de la consommation intérieure si l’érosion du pouvoir d’achat se prolonge. Les investisseurs restent attentifs aux prochaines publications de résultats, en particulier dans la grande distribution, l’automobile et les services, secteurs sensibles à la dynamique du revenu des ménages. La trajectoire conjointe salaires/prix guidera la lecture des perspectives bénéficiaires.
12. Quels scénarios pour 2026 et que faire en tant que salarié ou entreprise ?
Trois scénarios sont évoqués. Central : poursuite d’une hausse contenue du SMB autour de 2 % sur un an si la croissance reste modérée et l’inflation sous contrôle. Optimiste : reprise plus franche de l’activité permettant des hausses salariales plus significatives, à condition d’un regain de productivité et de confiance. Pessimiste : rechute de l’économie avec gel des salaires et risque d’érosion du pouvoir d’achat. Côté actions, les salariés sont invités à s’informer sur les évolutions de branche et à participer activement aux négociations collectives. Les entreprises gagneront à anticiper les attentes des collaborateurs et à investir dans la formation et la montée en compétences pour rester attractives, même avec une progression salariale limitée. Dans tous les cas, vigilance sur l’inflation et préparation des négociations seront déterminantes.